Un bon programme d'élevage aboutit lorsque chaque génération née chez toi est meilleure que la précédente. 

Sans aucune concession, tu devras garder dans ton programme d'élevage, uniquement les chiens qui correspondent au résultat que tu espères, que ce soit en beauté, santé mais aussi en caractère; qu'ils soient nés chez toi ou pas.

Si c'est moins bon, revois tes mariages, ta façon de choisir un chien et reconsidère tes objectifs ! Tous les éleveurs font des erreurs, le plus important c'est d'en avoir conscience et de travailler de façon objective.

Si tes chiots sont moins bons que leurs parents alors tu devras te poser de sérieuses questions sur tes mariages. S'ils sont meilleurs tu es sur la bonne voie !

L' élevage ce n'est pas simplement marier deux jolis chiens en espérant en avoir d'aussi beaux.

C'est encore plus vrai avec le Pomsky qui n'est absolument pas fixé que ce soit en type ou en caractère. Certains mariages ne fonctionnent pas et d'autres peuvent nous surprendre par leur qualité.

Un bon éleveur c'est quelqu'un qui est le premier à critiquer ses reproducteurs et sa production, qui sait voir les qualités mais aussi les défauts de ses propres chiens. 
Il doit avoir un regard impitoyable! N'oubliez jamais ça.

* En photo : Pirus et ses filles nées de trois mères différentes dont une extérieure à mon élevage. 

Les clubs du Pomsky sont à l'image des élections en France... Et il n'y a rien de péjoratif quand j'écris ça. 😔

On a tous les mêmes convictions profondes : améliorer cette nouvelle race. Malheureusement nos chemins sont souvent différents pour y parvenir, les gens s'allient pour contrer d'autres clubs, qui finissent eux-mêmes par se diviser quand leur ennemi commun semble affaibli.

Je ne suis résolument pas de ce monde là...

J'ai cofondé le Pomsky Club de France parce que j'avais à cœur de travailler pour le Pomsky et j'ai assisté à plusieurs expositions de clubs différents. 
J'apprécie le travail et les convictions de nombreux éleveurs faisant partie de ces différents clubs comme je trouve des qualités dans chacun d'entre eux.

Pourtant aujourd'hui, je préfère me résoudre à faire cavalière seule.

Pas parce que je suis fâchée avec mes collègues du PCF, la plupart sont devenus des amis proches et il n'y a absolument aucun problème avec eux ❤️ 
Ni parce que je suis en désaccord profonds avec les autres clubs. 

Je prends cette décision parce que j'ai du mal à me projeter dans un travail de sélection qui semble prendre des directions qui ne me conviennent pas toujours et ce, quel que soit le club concerné.

On voit ci et là -et celà chez tous les clubs actuels- des directives, des décisions qui se profilent sur la taille des chiens, leur longueur de fourrure, sur les potentielles races à introduire au Pomsky pour envisager sa reconnaissance par la FCI, sur les robes reconnues ou non, sur la méthodologie parfois scientifique et parfois beaucoup trop proche de pseudo-sciences ou résultant d'observations personnelles qui n'ont absolument rien de pertinentes à mes yeux. Tous ces éléments n'ayant bien-sûr pas toujours été discutés avec les autres clubs, notamment étrangers (USA, Russie, pour ne citer qu'eux).

Il serait bien trop long et fastidieux de décrire ici ce qui ne me convient pas dans les différents clubs alors je vais me contenter de mettre en avant ce que moi je cherche à produire.

Des chiens dont le phénotype prime sur les races annoncées sur les tests embark. Même si je pense que c'est un outil intéressant et que certaines races ne devraient jamais s'y retrouver, je vois beaucoup trop de "vrais Pomskies" génétiquement parlant, qui sont résolument trop loin de ce qu'on devrait espérer sur le plan morphologique. Il me semble problématique de se baser en premier lieu sur le test embark pour accepter (ou pas) des chiens au sein de cette race qui manque franchement d'homogénéité.

Le caractère. On n'en parle pas assez et pour avoir eu un bon nombre de Pomskies, je sais à quel point il peut être compliqué d'avoir des chiens ayant une vraie stabilité comportementale. 
Des chiens qui ne sont ni hyperactifs au quotidien, ni désintéressés par l'humain au point de devoir être attachés lors des sorties, ni émotifs au point d'aboyer à la moindre stimulation ou encore extrêmement peureux.. Pour ces quelques points car il y en a d'autres...

La recherche de pathologies génétiques qui se doit d'être exclusivement basée sur une approche scientifique, sur de vraies études, nous permettant ainsi de dépister et sélectionner nos reproducteurs dans les meilleures conditions possibles. 

Je pense aussi qu'au-delà de la morphologie globale, les robes actuellement reconnues partout, me posent aussi un souci. 

Que ce soit les couleurs diluées avec leur lots de problèmes pourtant largement connus dans d'autres races -mais dont personne ou peu ne semble se soucier- et qui ne bénéficient d'aucun test permettant d'écarter les sujets qui seraient atteints d'alopécie.

Que ce soit des robes qui n'ont absolument rien à voir avec les robes connues chez le Husky, qui ne sont pas non plus reconnues chez le Spitz ou encore qui ne pourraient même pas permettre de reconnaître que le chien devant nos yeux est un Pomsky. 

Pour toutes ces raisons, je préfère -pour le moment- continuer mon travail, dans mon coin. 

Tous mes chiots partiront de chez moi avec un pedigree fait par mes soins, regroupant les informations sur leurs ascendants dans sa forme la plus complète. (phénotype, génotype, tests effectués, résultats de concours, etc).

Ils seront également accompagnés d'une copie des documents concernant leur parents :
- test embark complet de races, caractéristiques et maladies.
- identification génétique et filiation ADN 
- tests de caractère et de santé complémentaires 
- pedigree en ma possession, délivrés par d'autres clubs.

Ces justificatifs vous permettront d'établir un pedigree auprès du club de votre choix. 

Je continuerai, bien sûr, à participer aux expositions des différents clubs, à apporter mes connaissances et compétences lorsque ce sera nécessaire et je tiens à disposition des clubs, les informations (pedigree, test embark) concernant mes chiens.

Pour finir, je pense qu'il y a une très belle dynamique actuellement. Je dois reconnaître que les différents clubs travaillent avec leur cœur et ça se ressent. Je trouve néanmoins dommage que toute cette énergie soit gaspillée pour produire un contenu similaire, mais c'est comme ça ☺️

Je leur souhaite d'ailleurs beaucoup de réussite, à tous ! En espérant que cette passion commune finisse par réunir au lieu de diviser comme c'est le cas aujourd'hui.

Un grand merci à mon club de cœur le Pomsky Club de France, mais aussi à l'European Pomsky Club pour leur accueil à Tourny, à la Fédération Française du Pomsky, à l'Association Française du Pomsky et à l'Union Française du Pomsky ! 

Continuez de nous organiser de belles expos, qu'on puisse se rencontrer dans la vraie vie, loin des RS, c'est tellement plus enrichissant 🙏🏻

Petit édit : pour mes clients ayant adopté un chiot chez moi, pour compagnie et avant que ne soit au PCF, n'hésitez pas à me solliciter si vous souhaitez avoir un pedigree. 
Qu'il ait été vendu pour compagnie ou non, vous êtes seuls décisionnaires sur le fait que cet animal qui vous appartient, reproduise ou pas. 
Petite précision à toutes fins utiles car je suis absolument contre la rétention d'informations, et ce, même si mes clients changent finalement d'avis en cours de route.

Le Pomsky, petit chien de compagnie par excellence 

Depuis quelque temps, nous, éleveurs de pomskies de petit gabarit, avons observé une désinformation visant les pomskies de catégorie toy et mettant en cause, par la même, la responsabilité des éleveurs qui en produisent.

Plusieurs écrits ont mis en avant un risque accru de maladies génétiques prétendument associées à ce type de gabarit. Nous reviendrons sur les faits plus bas dans cet article.

Cependant, ce qui nous interpelle aujourd’hui est tout autre.

Le standard retenu par certains clubs est présenté comme la référence mais nous pouvons nous interroger sur la légitimité de leurs recommandations.

Ils soutiennent souvent que le Pomsky est un chien de taille moyenne et qu’il se rapproche davantage, par son tempérament, d’un chien d'utilité que d’un chien de compagnie.

Leur standard va dans ce sens, avec une taille pouvant atteindre jusqu’à 47 cm au garrot pour les plus grands spécimens.

Rappelons que le standard du Husky sibérien se situe entre 50,5 et 60 cm au garrot pour 15,5 à 28kg. 

Les plus grands Pomskies se situant à quelques centimètres seulement des plus petits Huskies, nous nous interrogeons sur la pertinence de créer une nouvelle race avec toutes ses complexités pour, au final, obtenir un chien très proche par sa taille de son ancêtre, le Husky de Sibérie.

Nous avons donc souhaité comprendre d’où venait cette norme imposée. 

Était-ce réellement le but recherché lors de la création du Pomsky ?

Plutôt que de réinventer la roue, nous avons trouvé des réponses claires dans un article très détaillé* sur les objectifs initiaux des éleveuses qui ont contribué à la sélection du Pomsky (ou Arctic Spitz).

Voici quelques extraits des premiers témoignages rapportés à ce sujet :

“J’ai toujours aimé l’idée d’un husky miniature, mais je n’étais pas intéressée par l’Alaskan Klee Kai, car je voulais quelque chose qui ressemble davantage à un husky sibérien, avec une ossature plus lourde et un pelage plus fourni. Je voulais aussi un chien plus amical et plus extraverti que l’American Klee Kaï.” – Tressa Peterson, Élevage Apex Pomskies (2011)

“Nous sommes fiers de vous présenter le Pomsky, un hybride de Husky et de Poméranien. Nous pensons qu’il s’agit du croisement parfait, un Husky de la taille d’un chien d’appartement dont vous et votre famille pourrez profiter pendant des années !” – Ridge Rock Kennel (2013)

Nous avons également retrouvé les deux premières éleveuses à avoir produit et sélectionné des Pomskies :

 • Tressa Peterson, de l’élevage Apex, qui élève exclusivement des Pomskies de gabarit toy (entre 3 et 5 kg).

https://apexpomskies.com/ourdogs

 • Joline Phillips, de l’élevage Arctic Design Pomskies, qui a aussi défini des directives pour la sélection du Pomsky. 
Si elle précise que le Pomsky ne doit pas avoir la taille d’un Poméranien (entre 20 et 24 cm au garrot, selon le standard FCI) -et nous la rejoignons sur ce point- son standard pour le Pomsky fixe une taille comprise entre 25 et 38 cm au garrot.

https://arcticdesignpomskies.wixsite.com/arcticdesignpom/what-is-a-pomsky

En fin de compte, ce que nous constatons aujourd’hui, c’est que le Pomsky prend une direction opposée au travail de ses créatrices. 
Bien que leur production respective diffère, les tailles maximales restent bien en deçà du standard fixé par certains clubs.

Les récents changements sont d'ailleurs inquiétants : le retrait de la catégorie “toy” qui existe depuis les débuts de la race, le refus de confirmer et donc par extension le retrait de la reproduction des chiens toisant moins de 28 cm au garrot (alors que ces mêmes chiens étaient primés il y a encore peu de temps dans leurs expositions), et la polémique sur les maladies qui ne concernent pas le Pomsky toy, ni aucune autre variété de la race :

 • Chondrodysplasie/chondrodystrophie : dépistée par le panel Embark, aucun Pomsky n’est connu pour avoir développé cette maladie.

 • Nanisme hypophysaire : également dépisté par le panel Embark, jamais signalé chez un Pomsky.

 • Hydrocéphalie : accusations récentes sur un chiot qui sera probablement hors standard (trop petit), dont les parents ne sont pas toys et qui n'est pas atteint par cette pathologie. 

 • Problèmes cardiaques : aucun chiot/chien n'ayant fait l'objet d'examens, nous n'avons pour l'heure aucun élément qui explique ces accusations. 

Encore une fois, leur standard a été modifié sans consultation avec les créatrices de la race ni les éleveurs, et sans tenir compte de l’histoire et de l’évolution du Pomsky au cours des dix dernières années.

Le Pomsky n’a jamais été conçu pour être un simple Husky en plus petit, ni en taille ni en tempérament.

Si certains grands Pomskies existent et font toujours partie du travail de sélection, ils ne devraient pas, de part leur taille, représenter ce qui est l'essence même de la race à savoir un chien de petit gabarit. 

Le Pomsky est avant tout un chien de compagnie, créé pour vivre en famille, il peut devenir un chien de travail nécessitant une activité physique soutenue mais ce n’est pas sa vocation première.

Si certains propriétaires souhaitent offrir une activité sportive à leur chien, c’est une excellente chose, mais un tempérament hyperactif ne doit jamais être un critère de sélection pour cette race.

Nous constatons de plus en plus de comportements indésirables chez les Pomskies, en effet, les propriétaires demandent aide & conseils via les diverses pages dédiées aux pomskies : destruction, fugue, hyperactivité et difficulté de gestion, en partie influencés par des directives visant à produire des chiens de grande taille, sans aucune mise en garde sur les caractères à écarter de la reproduction. De ce fait, ces chiens sont trop éloignés des caractéristiques recherchées à l’origine.

Nous espérons que les clubs prendront enfin en compte l’histoire du Pomsky et cesseront de chercher par tous les moyens à éliminer ce qui est l’essence même de cette race. 

Le Pomsky, encore fragile, a besoin de se stabiliser. Il est important de suivre les directives établies par leur créatrices, qui travaillent sur sa sélection depuis plus d’une décennie.

Autrefois, le chien était principalement un animal de travail, mais aujourd’hui, il est considéré comme un membre à part entière de la famille, et c’est une évolution positive. Nos chiens n’ont pas besoin d'être utiles à nos activités sportives pour être légitimes dans nos vies ; leur compagnie et leur joie de vivre sont suffisantes.

Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est que nous, les éleveurs du Pomsky d’origine, puissions continuer de travailler en conformité avec les directives de leurs créatrices.

Nous encourageons tous les éleveurs à continuer de dépister leur chiens pour les maladies génétiques, de faire procéder pour les petits modèles à la recherche de luxation des rotules et pour les modèles plus grands, nous pensons qu'il est indispensable de faire des radiographies pour la dysplasie des coudes et des hanches. 

Nous pensons également qu'un Pomsky, dans son aboutissement et afin d'homogénéiser la race, ne devrait à terme pas faire moins de 25cm au garrot ou plus de 38cm au garrot. Ceci dans l'idée de suivre, encore une fois, les recommandations des créatrices de cette race.

Sources :

https://www.pomskycentral.com/a-complete-history-of-the-pomsky-dog-breed/

Si vous souhaitez en tant qu'éleveur, professionnel du monde canin ou club de race, être signataire de cette tribune, merci de contacter le Pomsky Club de France afin d'être ajoutés à la liste.